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Tracter un spectacle au Festival OFF Avignon

Pourquoi est-ce que j’irais embêter les gens avec mes flyers ?

Ce qu’il faut évacuer le plus tôt possible c’est précisément la question de la légitimité !
C’est le festival d’Avignon OFF et cela fait partie de l’évènement que des artistes parcourent les rues à la recherche du public. La vie et les goûts des gens ne sont pas marqués sur leurs visages. On ne sait pas qu’il ou elle ne va pas au théâtre, ni qu’il ou elle ne sera pas intéressée par le spectacle proposé. Il y a une part de mystère et c’est la rencontre qui nous donnera l’éclairage nécessaire.
-> Aller à la rencontre des gens en acceptant que des questions restent en suspens tant qu’elles ne sont pas posées d’une manière ou d’une autre ! Il n’y a qu’en brisant la glace, en osant se rencontrer qu’on pourra savoir si oui ou non il y a un intérêt. 

Est-ce que je peux tracter un spectacle que je n’ai pas vu ?

Oui ! Je pense que tracter est l’art de la parole, exige du sens commercial et on peut faire l’économie de vivre l’expérience pour bien en parler. Evidemment, il faut connaitre les propriétés du produit culturel proposé, mais de là à en avoir une pleine connaissance, non je ne crois pas que cela soit nécessaire pour réussir à gagner l’intérêt d’un public.

Comment tracter ?

Tracter c’est séduire. Il ne faut pas craindre de faire l’usage de ses charmes, en tous genres, pour accompagner son discours. Avoir conscience de ce qu’on représente et savoir s’utiliser à bon escient.

Tracter c’est un risque en soi, alors pourquoi ne pas oser le risque de l’humour ? Je pense qu’il faut savoir prendre des risques et recourir à un brin d’humour, une remarque fantaisiste, toujours bienveillante et à propos. Ce qui permet de se surprendre soi-même, donc de maintenir son énergie parce qu’on peut vite s’ennuyer et trouver ça rébarbatif. Et s’autoriser un brin de folie permet aussi de marquer les esprits et d’associer le flyer à un moment.

C’est savoir s’adapter au contexte et aux personnes.
À Avignon, il y a quelques grandes situations similaires. Dans la rue, les passants. Dans les files d’attente. Aux tables de restaurants et bars.
À nous de nous adapter et de se faire une place dans ses trois contextes.

Quelques conseils en vrac !

Pour créer son contenu : -> Se poser la question : quelle expérience est-ce que j’aimerais vivre au Festival d’Avignon ?
Pour ce qui me concerne, avec le Horla, je me dis : Moi, quand je vais au Festival d’Avignon, j’aime voir des choses qui me remuent, qui sont intenses, desquelles je sors dans un autre état dans lequel je suis entré. Avec le Horla, il y a ça, il est question d’un personnage qui s’enfonce dans ses certitudes et qui perd pied avec la réalité. C’est intense, en tous cas je l’espère et je l’incarne avec ma sensibilité et ma sincérité. J’aime voir des spectacles avec des choix marqués de musique, de lumière etc…Avec le Horla, on a ça, il y a un compositeur, un auteur, un adaptateur, une mise en scène, un lieu qui met en valeur l’univers de cette adaptation. On est baigné dans une ambiance, il y a l’esprit de Maupassant, de l’audace de traiter d’un sujet d’actualité en insérant la technologie ce qui en fait un spectacle unique et inédit.

Pour gagner l’adhésion :
En plein discours, on sent rapidement si la personne écoute ou pas et si oui si elle est intéressée. Le cas échéant, il suffit de poursuivre et de bien noter les infos pratiques pour qu’elle se concerte avec elle-même sur la possibilité d’un point de vue planning et qu’elle se projette. 
Si on sent une suspicion de désintérêt, il faut réussir à identifier la nature de ce dernier. Est-ce le registre ? Le sujet ? Notre crédibilité ? Le public est un client comme un autre et le client achète quand il est rassuré. À nous de savoir délicatement sonder l’obstacle, le cailloux dans la chaussure. Au Festival, on a tendance à être vu comme des foufous qui font des galipettes et qui crient dans un teeshirt troué. Et cela amène le public à se positionner dans une position haute par rapport à nous. En cas de suspicion de non-crédibilité, il faut sortir les munitions adaptées. Pour ce qui nous concerne, je sais que quand je témoigne de mes actions auprès des jeunes en établissement scolaires dans le cadre de médiation culturelle, tout de suite, l’écoute n’est plus la même. Je ne suis plus un amuseur seulement, mais un acteur qui peut collaborer avec des professeurs donc quelqu’un de sérieux qui ambitionne des choses sérieuses. Un peu comme si je pouvais survivre au festival et avoir une activité en dehors. Je pense que c’est ça : il faut parfois percer la petit coquille qui enferme les artistes dans le festival uniquement et réussir à leur évoquer, appréhender la réalité de nos activités professionnelles. Tout en réussissant par la suite à leur faire à nouveau une place ! « et vous, en venant voir ce spectacle, vous participez à ce projet » par exemple…mais il y a à préciser d’avantage pour cet exemple.

Pour garder l’énergie : Il faut s’évaluer non pas sur la réussite générée mais sur nos efforts engagés et continus.