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Les apprentis comédiens sont souvent poussés naturellement à commenter leur situation physique ou psychique (exemple : dans une situation où on est dans une grotte éclairé par une lampe torche, on doit découvrir l’environnement qui peut être hostile, angoissant, et les comédiens peuvent être tentés de tout décrire « qu’est-ce que c’est ? Oh, un serpent ! Quel froid ici ! Mais…pourquoi il y a ce bruit ?…) si bien qu’ils décrivent ce qu’il leur arrive. C’est une étape de travail. C’est déjà un point, à mon sens, à valoriser car cela témoigne d’un univers personnel qui vit en eux et qui se dessine devant nous, donc l’activation d’une imagination productive. Mais cela doit être pointée comme une étape de travail et non comme un aboutissement. Car il importe d’incarner, de donner toutes ces informations sensorielles et intérieures différemment, sans recourir aux mots mais en utilisant l’incarnation, c’est-à-dire d’être non pas dans la description mais dans l’éprouvé. Il faut créer en soi-même des impressions, sensations, émotions, pensées, les tenir et se challenger à les exprimer au public. Dans la vie, nous réagissons à des stimuli réels, sur scène nous devons réagir à des stimuli artificiels, il faut donc les créer.
Le commentaire n’est donc pas selon moi un mauvais signe à banir, c’est l’expression de l’imagination qui prend cette forme là et qui doit être encore tenu un peu à distance. Nous devons accompagner à réduire cette distance afin que cette imaginaire prenne non seulement la place dans le monde des idées et du dire mais aussi dans le corps, dans le vécu.