« La biodiversité terrestre est étriquée et imparfaite. Elle pourra être élargie et dépassée en inventant des mondes vivants parallèles » – C’est une citation de Philippe Marlière, scientifique et un inventeur français, pionnier de la xénobiologie. Cette phrase trouve un écho édifiant avec les considérations répétées du protagoniste du Horla de Guy de Maupassant lequel ne cesse de mépriser sa condition biologique, imparfaite, face à la richesse potentielle du vivant. « Nous sommes quelques uns si peu sur ce monde, depuis l’huitre jusqu’à l’Homme, pourquoi pas un de plus ? » – (en parlant de l’humain) « ébauche d’être qui pourrait devenir intelligent et superbe ».
On sait qu’on peut modifier le vivant. On le fait sur les légumes (OGM), sur les animaux et même sur nous, humains grâce au dispositif CRISPR-CAS 9 découvert d’ailleurs, entres autres, par une française : Emmanuelle Charpentier.
On sait aussi qu’on peut le fabriquer. Avec la biologie de synthèse. On fait des organes synthétiques. Ce qui permet entre autres de ne pas utiliser d’animaux pour les recherches scientifiques et de tester sur des créations purement artificielles.
Pour modifier ou fabriquer le vivant, on manipule l’ADN (acide désoxyribonucléique) se composant de quatre éléments complémentaires, appelés les nucléotides qui sont : l’adénine, la thymine, la guanine et la cytosine (ou A, T, G, C). Et ces nucléotides s’assemblent et formes la vie. La vie que l’on connait. L’assemblage étant jamais vraiment le même, nous sommes tous uniques et la vie est riche de cette lotérie naturelle hasardeuse. Mais nous sommes familiers de ce que ces assemblages peuvent donner à naitre.
La xénobiologie cherche à agir sur ces nucléotides. Au lieu d’utiliser toujours le même alphabet du vivant, pourquoi pas en créer de nouveaux ? Il s’agirait de changer le langage génétique qui sous-tend toute forme de vie sur la planète. Ainsi, nous pourrions créer des formes de vie totalement inédites à nos yeux.